Pour les 20 ans de COTEVOILE, une virée dans des iles so british…
(19 - 24 sept. 09)
Tout a commencé par un Paris-Brest au saut du lit un samedi matin. Mais ne vous méprenez pas : pas question ici de belle couronne craquante débordant d’une aérienne crème au beurre pralinée !
Non, non, un vrai Paris-Brest, en train : direction finale l’aber Wrach !
Nous arrivons juste pour le déjeuner : moules/ frites arrosées de bière et belle vue sur l’aber. C’est marée basse à 13h mais le moral, lui, est au plus haut, et le temps bien ensoleillé !
Vers la fin de l’après midi, nous embarquons enfin sur le Rara Avis, un « oiseau rare » de 38 m de long, dériveur à trois-mâts appartenant à l’Association « Bel Espoir » du père Jaouen. Nous faisons connaissance avec l’équipage et son capitaine : « Ziton ».
Après la distribution des cabines, c’est celle des corvées qui nous attend : chacun devra tour à tour faire le service, la vaisselle ou le ménage. Pas vraiment drôle !
On lève l’ancre vers 21h pour les iles Scilly (110 miles nautiques) mais ce sera au moteur que se fera toute la traversée faute de vent : dommage !
La beauté de cette côte déchirée, où les ilots rocheux jouent les naufrageurs, est saisissante. Mais la brume, fréquente dans cette zone, se fait souvent la complice des éléments…
Vers 16h le lendemain, on débarque enfin à St Agnes où croise déjà le Bel Espoir, autre fleuron de la flotte de l’Association. Nous descendons à terre, une ravissante plage au sable blanc où se baignent quelques Anglais. My God, are they silly ? L’eau nous parait pourtant bien fraiche !
Première promenade le long des petits cottages bordés de fuchsias, de « bâtons du diable » aux tons chatoyants, d’agapanthes bleues… : ici tout pousse en liberté jusqu’au milieu des champs car les iles sont baignées par le Gulf Stream qui favorise un climat doux toute l’année. On voit la côte d’où que l’on soit et l’air du large est gorgé d’iode : on RESPIRE !
Au bord de la petite route, une antique cabine rouge sang, dernier vestige des Services Téléphoniques de sa Gracieuse Majesté : ambiance,… à l’heure du portable.
Lorsqu’on rentre à bord, la marée haute a recouvert la jolie plage et un furieux courant de renverse assaille le cordon littoral : tout le paysage en est changé !
2ème nuit à bord : enfin sans moteur !
Le lendemain nous partons en direction de Tresco où nous attend un magnifique jardin botanique, digne de celui de Monaco : végétation quasi tropicale de palmiers, d’agaves, d’echiums, « flèches » bleues de 2 à 3 m de haut, véritable emblème des Scilly…
Le bateau est échoué à 50m de la plage - magie du dériveur ! - et l’on en descend comme d’une voiture, de l’eau aux chevilles, à peine. Une impression inoubliable !
Le village principal, Grimsby, est très « cosy », très « class » : des fleurs partout, des ruelles nettes, des jardinets bien entretenus…Ici, on circule à vélo surtout.
Mardi nous quittons Tresco pour St Martin. En route, leçon de pêche au lieu jaune lequel fera le délice du déjeuner, apprêté par Katia, la cuisinière du bord ! Malencontreusement un des hommes d’équipage prend dans le doigt un hameçon, ce qui lui vaudra un transport en bateau-ambulance vers l’ile voisine de St Mary : ici tout est compliqué par l’insularité.
À St Martin, certains vont pécher la crevette, d’autres partent randonner le long des chemins côtiers, parfois escarpés, bordés de fougères et de bruyères rases, parfois longeant la plage… Un ravissant petit hôtel se niche dans une crique : les touristes viennent volontiers se ressourcer ici.
Et puis partout des murs, jolis murets de pierres sèches, partout des mûres : une profusion de fruits qui attirent des merles peu farouches.
On rentrera chargés d’une caisse pleine de pinces de crabe, achetée aux pécheurs locaux : cela fera notre régal au repas du soir !
En fin d’après-midi une légère brume accompagnée de « crachin » nous rappelle une dure réalité : si, sous le soleil les iles sont accueillantes, quand le temps se gâte, cela rend la vie insulaire âpre et difficile !
Dernier jour à terre : St Mary, la grande ile « capitale » des Scilly. Veillant sur le port comme une sentinelle, on ne peut louper le fameux pub du « Mermaid Inn » qui offre aux marins et aux amateurs de rugby (le sport national) une riche variété de bières !
Nous avons fait le tour des remparts dont les murs épais protégeaient l’ile des attaques…Comme à Tresco, sur les hauteurs de la ville, l’héliport s’active, véritable trait d’union entre les iles….
Le soir il est temps de reprendre la mer : nous ferons comme à l’aller le voyage au moteur, mâtiné de quelques lancers de voiles, « pour se faire plaisir » !
Nous arrivons jeudi en milieu d’après-midi à l’aber Wrach où nous fêtons dignement au champagne les 20 ans de Cotévoile avec les marins des 2 bateaux (le Bel Espoir nous a précédés) : Katia a prévu aussi des gâteaux.
La tête « lavée » par ces quelques jours de nature sauvage chacun repart.
Mais « Brest - Paris », ça ne sonne pas du tout pareil n’est-ce pas ?
Florence et Marc LIMOUSE