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Le fabuleux récit des Voiles de St Trop’

Mon expérience de la mer ? Quelques cours et sorties, plutôt débutant.

Sortie Artevoile ? Une première pour moi.

Et c’est en bonne bleusaille que j’ai gagné l’honneur de relater mes impressions de notre escapade, aux Voiles de St Trop.

Alors un weekend Artevoile, c’est comment ? Qu’en reste-t-il ?

 

Le départ. Ça démarre comme n’importe quel weekend de vadrouille, on retrouve les gens, on se regroupe autour d’une pile de bagages sous les voûtes de la gare, sandwichs, billets, tout y est.

On fait brièvement connaissance, le temps du voyage fera le reste.

Une annonce opportune, Colis suspect voiture 5, vient gaiement s’immiscer. On retrouve le plaisir de se masser dans les couloirs puis en bout de quai. Une rubalise étirée pour tribune on assiste au spectacle. Malgré nos craintes celui-ci ne durera pas, le voyage démarre et le temps s’étire. 

La découverte des esquifs, nos lieux de vie pour ces trois jours. Spacieux et confortables, ils nous attendent clapotant, un peu anonymes. Un drapeau Artevoile vient les personnaliser, d’une touche de tuning corpo qui n’aurait rien à envier au néon d’une Renault 5.

Une bonne surprise m’attendait pour les couchages. Mon compagnon de chambrée présumé appréciant autant la promiscuité que moi, il s’était muni d’un sac de couchage et comptait passer ses nuits dans le carré, ce qui me laissait une cabine en mode solo, tout confort.

A ce propos, pour ceux qui n’ont jamais eu l’occasion de le faire et qui comptait s’essayer aux plaisirs de la mer, prévoyez un sac de couchage, ça vous permettra de dormir n’importe où. Les draps et couvertures des loueurs sont modérément pratiques à cet effet. 

La vie à bord. Pleine de bonnes surprises. Chacun participe et s’y met quand il faut. A ce titre des remerciements spéciaux doivent être adressés à nos amis toulousains qui non content d’assumer plus qu’à leur tour le poste du cordon bleu sont venus équipés en pruneaux marinés, saucisses à griller et magrets séchés, les amateurs sauront apprécier. 

L’arrivée à St Trop, le thème du voyage. Passé une première journée de nav’ dans le crachin où Mathieu, en bon skipper, indiquait à nos yeux plissés le bon coin de paysage à reluquer, la grisaille s’était finalement décidée à aller voir ailleurs et c’est sous un coucher de soleil à glapir que nous arrivions. 

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La régate des Voiles était pour le lendemain et le port rempli de navires en tout genre. Vieux gréements à popularité variable (le 8 !), bateaux de régate ultramodernes et plaisanciers, le petit monde de la voile (en tout cas sa partie cossue) était réuni. On ne pouvait décemment pas rater l’occasion d’un tour d’honneur au milieu de tout ça, histoire d’apercevoir deux ou trois spécimens et de prendre la mesure du lendemain.  

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Les voiles de St Trop’, le grand raout du lendemain. On se retrouve au beau milieu des chemins entrelacés de tout un patchwork de voiles. Navigation au moteur pour trouver le meilleur spot d’observation et voir passer, à quelques encablures, des navires blindés d’équipiers cherchant à avancer. Lancers de Spi, affalements in extremis et coques au design nordique fendant les vagues, la totale.

Le mouillage de Port Cros, dit “c’est pas passé loin”. La nuit où des pluies diluviennes s’abattaient sur la côte et allaient provoquer de désastreuses inondations. Pas complètement en reste mais plutôt chanceux nous nous prîmes des baquets de flotte entre l’ancre et le bar du coin, l’auvent de ce dernier menaçant de finir de nous doucher une bonne fois pour toute. Soirée saucisse grillée et match de rugby, ce n’est que le lendemain, sous un soleil radieux que nous réalisons l’ampleur des dégats avoisinants. La balade en hauteur, à la quête de points de vue, n’en fut que plus appréciée, remplis du sentiment d’être doublement chanceux.

La régate à l’amiable. Compétition de premier plan qui voyait s’affronter nos trois navires, celle-ci fût le moment tactique du weekend. Les techniciens de la pétole s’en donnèrent à cœur joie : réglages de voiles, répartition des poids et conseils sur tout et rien. Victoire éclatante et habile de la team Marine, on s’incline. 

Porquerolles, découvert sur ce weekend d’automne, vide de ses estivaliers. Petit port on ne peut plus tranquille à cette saison, parfait pour se regrouper une dernière nuit avant le retour. Il s’agissait de soigner l’apéro, les restes des différents bords y passèrent et le ti-punch côtoya la sardinade. 

Le retour au port et l’abandon des navires, nettoyage compris. La terre ferme nous attendait avec encore une fois le sentiment de passer entre les gouttes, lorsque notre train fut le seul à se présenter dans une gare qui annonçait des retards de trois heures pour les veinards qui avaient à traverser les zones touchées par les inondations. 

Mais ce qui reste surtout d’un weekend de voile c’est le chemin. Difficile à décrire pour ceux qui ne sont jamais montés sur un bord et immédiatement compris des autres. Ce plaisir diffus, des heures durant, de se mouvoir sur le vent et la mer, l’attention dédiée au bateau. Ses voiles, son allure, sa gîte sont autant de perceptions qui nous envahissent et nous fascinent à la manière d’un feu de cheminée. Le temps s’écoule sans que nous en gardions la notion, le crachin ou les rayons du soleil croisent notre chemin mais ne sont que circonstances. Il n’y a que le vent et la mer. Quand celui-ci fraichit ou quand celle-ci s’agite les âmes se réveillent.

C’est en tout cas pour ma part ce qui m’amène à retourner à chaque fois vers ces aventures un peu spéciales, hors du temps, dédiées au minimal. Une sorte de plaisir sobre et addictif.

Et ce plaisir-là ne se boude pas chez Artevoile, au contraire, le partager avec toute la troupe est une expérience à refaire, sans hésitation, lorsque l’occasion se représentera. 

 

Merci Henri  pour le récit

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